Ce site a pour objectif de partager, en langue française, l'expérience de la pratique de la cérémonie du thé selon la tradition Omoté Seineké (表千家, Omote-senke).
Il s'adresse à toutes celles et ceux qui souhaitent découvrir les dispositions, les ustensiles, les gâteaux et les fleurs mis en avant au fil des saisons.
La table d'aujourd'hui portait le nom d'Hoseidana (抱清棚、ほうせいだな). En son coeur, une ouverture béante, évoque (et nous l'avions entraperçu dans notre précédent billet du 3 avril 2024) le cheminement d'un cours d'eau.
Et c'est là, peut-être, que réside un petite énigme, une subtile déviation du rituel. Notre professeure suggère que ce filet d'eau symbolique est la raison pour laquelle nous sommes dispensés du geste final : celui de mêler l'eau dans le kama, la bouilloire de fer. Etrange, car d'ordinaire, lorsque la table permet d'exposer les ustensiles (kazaru), ce mélange est de rigueur après l'ajout de l'eau fraîche. Mais avec la hoseidana, non. Le silence du geste répond au murmure de l'eau invisible.
Le réceptable à thé (tcha-iré) du jour était tenu par un suitéki, sorte de théière lilliputiennem avec sa particularité bien à elle : son bec doit impérativement viser le bol (tchawan). On le dépose ainsi dans le creux de la main gauche, lui faisant accomplir sa pirouette par quart de tour successifs, avant de le poser délicatement sur le tatami, alternativement à droite et à gauche du bol. Petits gestes pour chaque objet qui porte une histoire.